samedi 9 octobre 2021

P100/3: Redémarrage

Un excellent ami m'a fait cadeau d'un radio-goniomètre en champ proche (Nahfeldpeiler) datant des années 1960. Fabriqué par Telefunken, le P100/3 fonctionne sur le principe de la mesure du niveau du signal reçu par une antenne boucle, une antenne très directive. Équipé de tubes basse consommation, cet équipement fonctionne sur piles. La photographie ci-dessous, extraite du manuel d'utilisation, le montre en situation de relevé de direction.

Utilisé en France, le modèle en ma possession a fait l'objet d'une modification visant à rendre l'antenne mobile facilitant ainsi le relevé. L'alimentation de l'équipement s'effectue par le biais d'un mutateur conçu par la société T.E.A.M et installé dans le logement des batteries. Ce mutateur est alimenté par une batterie 24V qui prenait place dans un bac conçu sur mesure vissé à l'arrière de l'appareil.

Un relevé partiel du schéma de ce mutateur a permis d'en comprendre le fonctionnement qui tourne autour d'un transformateur dont le primaire est alimenté par un oscillateur constitué de deux transistors OC28 et doté de trois secondaires fournissant la tension d'anode de 75V simplement filtrée après redressement, la tension filament de 1.4V régulée - 4 transistors dont un OC29 - et enfin les tensions de polarisation de -1,5V et -3V. Une sortie redressée fournissant 1.4V est ici non utilisée. 


L'odeur caractéristique d'un condensateur chimique en mauvais état se dégageant du mutateur a conduit à changer d'office tous les condensateurs de filtrage. Ces derniers ont été vidées afin de conserver l'enveloppe extérieure dans laquelle un condensateur de très haute qualité est inséré dans un calage en carton. Les deux extrémités sont fermées à la colle thermofusible afin de faciliter un démontage si besoin est.  Une CTP cassée est remplacée par une CTP de valeur proche que j'avais en stock.


Après vérification, le mutateur est mis sous tension avec les sorties anodes et filaments chargées par des résistances: tout fonctionne immédiatement avec ce sifflement caractéristique de ces convertisseurs. Les tensions de polarisation sont cependant un peu faibles et mettent plus de 10 secondes pour atteindre leur valeur maximale. Le relevé du schéma montre que ces tensions sont obtenues à partir d'une tension stabilisée par Zener de -5V avec un résistance marquée 2.7ko mais mesurée à 3.2ko alimentant deux condensateurs via deux résistances de 82ko avec, pour la ligne de -1.5V, une résistance chutrice en amont. Le temps de charge du condensateur est de l'ordre de 9 secondes ce explique le temps de montée du la tension constaté. La consommation sur les rails de polarisation est suffisamment faible pour ne pas décharger les condensateurs. Les tensions de polarisation redeviennent correctes après l'installation d'une résistance en // sur la 2.7ko afin de redonner une valeur dans les normes.

Après contrôle de l'absence de tout court-circuit sur les rails d'alimentation coté récepteur, le mutateur est raccordé, alimenté et le récepteur mis sous tension. Quelques secondes à peine après, un souffle est audible et les tensions sont toutes correctes: le récepteur reprend vie. 

Le bon fonctionnement est confirmé avec le générateur connecté sur les entrées antennes. Attention: les entrées ne sont pas les mêmes sur le connecteur en fonction de la gamme. N'ayant pas remarqué cela sur le schéma, j'ai tout d'abord cru que les trois bandes hautes étaient désalignées. 

Il m'a ensuite fallu dégripper l'axe de commande du volume, lequel pilote aussi la CAG en mode manuel. Au regard de la longueur du canon de fixation, de l'impossibilité de dégripper l'axe malgré plusieurs tentatives avec force de WD40 et de chauffe du canon, la meilleur solution - hors de le démontage risqué de ce double potentiomètre - a été de percer trois trous d'un millimètre perpendiculairement au canon afin de pouvoir lubrifier l'axe tout en le chauffant.

Le raccordement sur une de mes antennes HF confirme l'excellent fonctionnement de ce petit gonio HF, du moins dans sa fonction réception, car il me reste à fabriquer le cadre.


A noter: le fond noir sur les disques d'aluminium derrière les commandes a tendance à se désagréger au simple touché. J'ai donc numérisé ces derniers dans l'attente de trouver une solution peut-être via la réalisation de décalcomanies à l'imprimante. 

Les modifications apportées sur ce modèle pour rendre l'antenne mobile sont assez simples: un disque en époxy portant deux pistes est installé sur la base. Le plateau de l'antenne vient se positionner sur l'axe au dessus de ce disque. Deux balais frotteurs assurent la liaison du cadre vers la base. Un disque gradué permet le relevé de direction.
 

A suivre pour un test de relevé de direction en grandeur réelle...

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