Les machines à calculer HP m'ont toujours fait rêver. Ma première véritable machine programmable fût une
TI58 achetée fort cher en 1978 lors de mon entrée en MathSup. Mon père, lui, avait une véritable merveille inabordable pour l'étudiant que j'étais: une
HP-67. Ayant intégré mon école d'ingénieur sur Bordeaux en 1980, j'allais régulièrement du coté de la place du Pradeau où se trouvait un fournisseur de matériel de calcul. Celui-ci me laissait programmer un calculateur
HP-85 flambant neuf en démonstration. Une machine fabuleuse que je ne pouvais envisager de m'acheter.
Quelques 30 ans plus tard mon rêve se réalise un peu par hasard quand au détour du salon HamExpo, un vendeur dépose sur son étal, juste devant moi, un HP-85 en bien piteux état extérieur. Le prix demandé était un incitation à l'acheter quand bien même la machine ne serait plus fonctionnelle. Le vendeur m'a cependant assuré qu'elle fonctionnait ainsi que l'imprimante. Cerise sur la gâteau, deux cartouches d'extension étaient fournies, une cartouche 16Ko, et une cartouche support de programme équipée de 5 modules.
Moins de 24 heures plus tard, mon HP-85 retrouve sa jeunesse après un nettoyage de fond, et quelques réparations mineures.
Il n'était pourtant pas dans un état reluisant, le plastique étant devenu marron. Deux possibilités non exclusives s'offraient à moi: nettoyer la carosserie après démontage à minima c.à.d. au savon et à l'eau chaude, ou bien tenter de la rajeunir à l'aide de la recette miracle
Retr0Bright à base de peroxyde d'oxygène, de nettoyant lessive et de Glycérine.
J'ai commencé par un énergique brossage avec un bon détergent contenant des agents tensio-actifs pour découvrir que la couleur brune finissait par partir laissant apparaître la couleur blanc-crême HP très peu altérée. J'ai donc décidé de pas administrer la potion magique tout de suite, et de réserver celle-ci pour le prochain nettoyage dans 10 ou 20 ans.
Le clavier était dans un état encore plus pitoyable. Après démontage de la machine, et extraction du clavier, il m'a fallut me rendre à l'évidence, chaque touche allait devoir prendre un bain. Ce dimanche fût fort heureusement trés ensoleillé.
Le problème suivant est classique de toutes ces machines: les plastiques mous et les courroies fondent ou se craquèlent. Je m'y attendais et l'état du galet du lecteur de bande ne m'a guère surpris.
Après un bon nettoyage de l'axe, et deux épaisseurs d'une gaîne thermorétractable d'excellente qualité, l'ensemble est près à reprendre du service, le diamètre final étant identique à l'original au 1/10 de mm. Je n'ai hélas aucune cartouche DC-100 sous la main. Et dire que j'en ai jeté il y a quinze ans ayant oublié qu'elles étaient utilisées par cette machine.
Autre soucis, l'imprimante bien que fonctionnelle fait avancer le papier de manière erratique. L'état de la courroie crantée explique ce problème.
N'ayant aucun courroie de cette taille (160mm) sous la main, je me suis attaqué à fabriquer celle-ci à partir d'une courroie plus longue. J'ai pour celà coupé la courroie à la bonne longueur en prenant soin de conserver le pas entre deux dents, et j'ai raccordé les deux extrémités par collage au dos d'une fine bande de ce plastique très résistant qui sert à emballer les composants sensibles aux décharges électrostatiques. L'effort de tension n'est pas trop important, et l'ensemble résiste fort bien. Ce n'est cependant qu'une réparation de fortune, le temps de trouver la courroie ad hoc.
Il me faut maintenant trouver une copie électronique des manuels des modules installés dans le tiroir, un tiroir de commande HP-IB et quelques cartouches DC100 ou DC100A en bon état. Si quelqu'un a celà dans son tiroir (1) ...
Et pour finir, une photo de la bête ventre à l'air, les touches du clavier sont en train de prendre un bain.
Et la carte calcul:
(1) J'ai trouvé à acheter le module HPIB, et quelques cartouches DU58K. Tout celà devrait arriver sous peu.
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