jeudi 9 octobre 2008
Naissance d'une passion
Ma passion pour la radio date de ma très jeune enfance quand, dans la grande villa de la rue Mozart à Biarritz, en 1965 pour autant que je m'en souvienne, je commençais à jouer avec les boutons de la 'TSF' 'La voix de son maître' qui trônait sur le buffet de la cuisine.
Je n'ai plus souvenir du modèle mais trois choses m'ont marquées:
- un oeil magique vert qui s'ouvrait et se fermait au grés du déplacement d'un premier bouton dont j'apprendrai plus tard qu'il agissait sur l'accord de fréquence,
- un tube comportant plusieurs bobines que l'on pouvait faire tourner avec un bouton en face, tube juché sur un gros cylindre lui même monté sur pivots,
- l'image de ce pauvre petit chien assis auprès d'une espèce de porte-voix, en réalité un phonographe restituant la voix de maître.
Que d'heures passées à écouter ces voix et musiques lointaines, à déchiffrer les noms inscrits sur cette glace de verre: Sostens, Allouis, Tirana... C'est bien là que cette passion pour les télécommunications - et plus particulièrement la transmission d'informations sans fils - a démarrée et ne m'a plus quittée depuis.
L'année 69 verra la lecture d'une revue pour enfant - Spirou peut être - dans lequel était indiqué qu'il était possible de construire sa propre TSF avec seulement une bobine, un peu de fil de cuivre, un petit écouteur et un morceau de 'galène', forme de pierre magique pour l'enfant de 9 ans que j'étais.
Cette année là, je m'aventurais prés du bunker surplombant la plage de la Chambre d'Amour où vivait un doux rêveur ayant très certainement connu la guerre, s'éclairant à la lueur d'une ampoule électrique branché sur la batterie de sa Dyna-Panhard et vivant de la revente de métaux divers dont du laiton et cuivre extrait pour partie de vieux récepteurs mais aussi d'un stock caché de munitions, je l'apprendrais plus tard.
Cet homme qui faisait peur à tous les enfants, découvrant que je farfouillais dans son stock de métaux et de pièces éparpillés le long du blockhaus m'interpellera, et découvrant que je cherchais de quoi fabriquer mon premier poste, se fera un devoir plusieurs années durant de me mettre de coté pièces et morceaux de TSF et de téléviseurs.
Ayant pu réunir le nécessaire pour la construction de récepteur 'à galène', je m'attaquais à sa réalisation et au branchement de la prise 'antenne sur la plomberie de la villa comme cela était indiqué dans la revue. Las, je n'ai jamais réussi à capter quoi que ce soit, l'émetteur d'Allouis étant soit trop loin soit, plus probablement, mon montage étant réalisé sans avoir suivi les règles de l'art, notamment pour la réalisation de la bobine d'accord.
J'avais pourtant utilisé, avec l'accord de mon père, l'écouteur 'Crystal' qui traînait dans un tiroir de son bureau, relique d'un autre récepteur à galène, je l'appris ici encore plus tard.
En 1974, ayant déménagé sur Anglet, je m'inscrivais à la MJC de Polo-Beyris où un radio-club - F6KKY - devait démarrer. J'y rencontrais ceux qui allaient m'initier à l'électronique, aux tubes et aux transistors, et indirectement m'amener à me décider de faire les Arts & Métiers.
Une période fabuleuse entre les études la semaine, et la découverte du monde des radio-amateurs le samedi, côtoyant des passionnés de tous horizons, du militaire manipulant en télégraphie tout en discutant technique au retraité ayant entièrement réalisé sa station d'émission à tube en AM dans les années 50 et accordant celle-ci à l'aide d'une ampoule électrique placée à proximité de l'alimentation d'antenne.
Ce fût aussi la rencontre de F8 - j'ai oublié jusqu'à son nom et son indicatif - qui me prêtait sa plieuse et son tour pour réaliser mon premier instrument de mesure, le fameux grip-dip F8CV. Je n'arrivais hélas jamais à atteindre la perfection dans la réalisation qu'atteignait F6BVW - André - et qui faisait envie à tous.
Et puis, il avait surtout l'animateur du club qui ne comptait pas ses heures, F5LM - Michel - remarquable bricoleur, féru de logique programmable, de photographie et, en fait, passionné par la technique au sens large.
Michel qui m'a prêté un jour son récepteur AME7G - 60 kg - et un télétype SAGEM pour que je puisse enfin découvrir les transmissions numériques d'alors - 1975 - et en particulier décoder les messages de l'AFP ou encore l'agence TASS. Avec une vitesse de transmission de 50 bauds - 5 caractères par seconde - une machine électro-mécanique bruyante et la nécessité d'écouter le soir pour obtenir résultats, l'expérience a rapidement tourné court, le bruit réveillant toute la maison.
Pour l'anecdote, en 1991, j'ai craqué et acheté dans les années 90 un récepteur AME7G dans lequel l'un de mes neveux âgé de 4 ou 5 ans plongeait avec délice quand il venait à la maison. Un télétype SAGEM SPE5 m'a ensuite été donné dans les années 2000 me permettant de redémarrer une station de réception proche de celles des années 70 pour ma plus grande joie mais aussi celles des visiteurs étonnés de découvrir un tel équipement.
Michel qui m'a donné un Visiophone qu'il avait sauvé de l'oubli, un équipement devenu rare et oh combien représentatif du fabuleux essor des télécommunications dans les années 1980 !
A suivre ...
Je n'ai plus souvenir du modèle mais trois choses m'ont marquées:
- un oeil magique vert qui s'ouvrait et se fermait au grés du déplacement d'un premier bouton dont j'apprendrai plus tard qu'il agissait sur l'accord de fréquence,
- un tube comportant plusieurs bobines que l'on pouvait faire tourner avec un bouton en face, tube juché sur un gros cylindre lui même monté sur pivots,
- l'image de ce pauvre petit chien assis auprès d'une espèce de porte-voix, en réalité un phonographe restituant la voix de maître.
Que d'heures passées à écouter ces voix et musiques lointaines, à déchiffrer les noms inscrits sur cette glace de verre: Sostens, Allouis, Tirana... C'est bien là que cette passion pour les télécommunications - et plus particulièrement la transmission d'informations sans fils - a démarrée et ne m'a plus quittée depuis.
L'année 69 verra la lecture d'une revue pour enfant - Spirou peut être - dans lequel était indiqué qu'il était possible de construire sa propre TSF avec seulement une bobine, un peu de fil de cuivre, un petit écouteur et un morceau de 'galène', forme de pierre magique pour l'enfant de 9 ans que j'étais.
Cette année là, je m'aventurais prés du bunker surplombant la plage de la Chambre d'Amour où vivait un doux rêveur ayant très certainement connu la guerre, s'éclairant à la lueur d'une ampoule électrique branché sur la batterie de sa Dyna-Panhard et vivant de la revente de métaux divers dont du laiton et cuivre extrait pour partie de vieux récepteurs mais aussi d'un stock caché de munitions, je l'apprendrais plus tard.
Cet homme qui faisait peur à tous les enfants, découvrant que je farfouillais dans son stock de métaux et de pièces éparpillés le long du blockhaus m'interpellera, et découvrant que je cherchais de quoi fabriquer mon premier poste, se fera un devoir plusieurs années durant de me mettre de coté pièces et morceaux de TSF et de téléviseurs.
Ayant pu réunir le nécessaire pour la construction de récepteur 'à galène', je m'attaquais à sa réalisation et au branchement de la prise 'antenne sur la plomberie de la villa comme cela était indiqué dans la revue. Las, je n'ai jamais réussi à capter quoi que ce soit, l'émetteur d'Allouis étant soit trop loin soit, plus probablement, mon montage étant réalisé sans avoir suivi les règles de l'art, notamment pour la réalisation de la bobine d'accord.
J'avais pourtant utilisé, avec l'accord de mon père, l'écouteur 'Crystal' qui traînait dans un tiroir de son bureau, relique d'un autre récepteur à galène, je l'appris ici encore plus tard.
En 1974, ayant déménagé sur Anglet, je m'inscrivais à la MJC de Polo-Beyris où un radio-club - F6KKY - devait démarrer. J'y rencontrais ceux qui allaient m'initier à l'électronique, aux tubes et aux transistors, et indirectement m'amener à me décider de faire les Arts & Métiers.
Une période fabuleuse entre les études la semaine, et la découverte du monde des radio-amateurs le samedi, côtoyant des passionnés de tous horizons, du militaire manipulant en télégraphie tout en discutant technique au retraité ayant entièrement réalisé sa station d'émission à tube en AM dans les années 50 et accordant celle-ci à l'aide d'une ampoule électrique placée à proximité de l'alimentation d'antenne.
Ce fût aussi la rencontre de F8 - j'ai oublié jusqu'à son nom et son indicatif - qui me prêtait sa plieuse et son tour pour réaliser mon premier instrument de mesure, le fameux grip-dip F8CV. Je n'arrivais hélas jamais à atteindre la perfection dans la réalisation qu'atteignait F6BVW - André - et qui faisait envie à tous.
Et puis, il avait surtout l'animateur du club qui ne comptait pas ses heures, F5LM - Michel - remarquable bricoleur, féru de logique programmable, de photographie et, en fait, passionné par la technique au sens large.
Michel qui m'a prêté un jour son récepteur AME7G - 60 kg - et un télétype SAGEM pour que je puisse enfin découvrir les transmissions numériques d'alors - 1975 - et en particulier décoder les messages de l'AFP ou encore l'agence TASS. Avec une vitesse de transmission de 50 bauds - 5 caractères par seconde - une machine électro-mécanique bruyante et la nécessité d'écouter le soir pour obtenir résultats, l'expérience a rapidement tourné court, le bruit réveillant toute la maison.
Pour l'anecdote, en 1991, j'ai craqué et acheté dans les années 90 un récepteur AME7G dans lequel l'un de mes neveux âgé de 4 ou 5 ans plongeait avec délice quand il venait à la maison. Un télétype SAGEM SPE5 m'a ensuite été donné dans les années 2000 me permettant de redémarrer une station de réception proche de celles des années 70 pour ma plus grande joie mais aussi celles des visiteurs étonnés de découvrir un tel équipement.
Michel qui m'a donné un Visiophone qu'il avait sauvé de l'oubli, un équipement devenu rare et oh combien représentatif du fabuleux essor des télécommunications dans les années 1980 !
A suivre ...
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